Médecins et religieux s’accordent sur des principes de base
»La prière d’accord mais le suivi médical d’abord. »
Après le lancement officiel du projet GRAIL le mardi 9 février dernier, place a été accordée à la formation des guides religieux et des responsables des structures sanitaires confessionnelles des diocèses de Grand-Bassam et de Yopougon concernés par la première session. Et la facilitation de cette formation a été assurée par des médecins spécialistes sur les aspects scientifiques du Sida pédiatrique. Dr BOHOUSSOU Koffi Simplice, médecin au Programme National de lutte contre le VIH/SIDA au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, responsable de la prise en charge pédiatrique et adolescent, a présenté la situation épidémiologique du VIH pédiatrique en Côte d’Ivoire, en mettant l’accent sur les zones les plus touchées telles que l’Ouest du pays et le Sud Comoé. Il a également relevé les différents symptômes de la maladie chez les enfants afin de mieux aider les guides religieux à repérer rapidement les malades du VIH/SIDA sans pour autant se substituer aux médecins.
Rôle des religieux et de la famille dans la prise en charge des séropositifs
L’implication des religieux à ce stade dans le projet GRAIL , est selon Dr BOHOUSSOU une étape importante car beaucoup de malades du VIH/ SIDA se retrouvent dans les églises ou autres centres spirituels pour des séances de prière au détriment du suivi médical. Les guides religieux, conscients de la gravité de cette maladie, ont compris donc l’urgence d’orienter les malades vers les centres de santé pour une prise en charge rapide sans pour autant omettre la prière qui viendra en appui. Une approche bien développée par Dr MEMAIN Hélène Chef du Service Soins et Soutien du Programme National de lutte Contre le VIH/SIDA qui a permis aux religieux de comprendre leur mission au cours de l’implémentation du projet GRAIL. Le père DANHO Landry André Marius spécialiste en Théologie Pastorale de la santé et en Biotique a été également sollicité pour axer ses réflexions sur le thème ‘’Théologie morale et santé/ la lutte contre le VIH-SIDA selon la doctrine sociale de l’Eglise Catholique’’. Il a replacé dans son intervention, la famille au centre de cette prise en charge de l’enfant malade du VIH/ SIDA. Cette maladie incurable, a en effet des conséquences négatives sur l’équilibre de la famille car, un enfant malade, c’est en réalité toute la famille qui est malade. D’où l’importance de l’accompagnement des guides religieux afin ‘’d’humaniser’’ le soutien aux enfants malades. Dr BA-GOMIS Franck Olivier de l’ONUSIDA Côte d’Ivoire et Dr Jean MUNONGO du Service de Santé de Caritas Congo, ont enrichi les séances de formations par leur expérience dans la prise en charge des enfants séropositifs. Une visioconférence a permis à M. Stefano NOBILE de Caritas Internationalis empêché ; de suivre depuis Genève, les travaux de groupes de l’après-midi du mercredi. Rappelons que la phase pilote du projet GRAIL de Caritas Internationalis,, sera mis en œuvre dans les diocèses d’Abidjan, Yopougon, Katiola, Korhogo et Grand – Bassam, précisément dans 8 régions Sanitaires à savoir ,Abidjan1, Abidjan2, Mé, Sud Comoé, Grands Ponts, Hambol ,Tchologo et Poro. C’est un projet qui repose sur les leaders religieux formés sur des aspects théologiques et scientifiques de la maladie à VIH afin de diffuser les messages de prévention, de réduire la stigmatisation et d’améliorer le diagnostic et le traitement des enfants séropositifs.